Luc a écrit :
Puisque la question était pour ou contre et que j'aime bien mordre à cet appas, je suis contre, radicalement contre et totalement adossé à mes arbres.
Ça, je comprends bien !...
Néanmoins :
- Le bois sert à une multitude de choses, depuis la pâte à papier jusqu'à la marqueterie, en passant par un tel nombre de possibilités que ce forum n'y suffirait pas, seulement pour les nommer,
- Je ne pense pas qu'il soit un péché d'intégrer du bois ni à l'intérieur du CP, ni à l'intérieur du strip-planking. Pour ma part, je n'irai pas à confesse pour si peu.
- Aussi nuls que puissent être le CP et le strip-planking, ils n'enlèveront rien aux qualités d'une construction à franc-bord sur membrures ployées, ou à clins, ou d'une charpente en châtaignier à arêtiers cintrés.
- Il en faut pour tous les goûts, pour toutes les aptitudes, pour tous les cahiers des charges, pour tous les emplois du temps, pour tous les budgets.
- Jusqu'à preuve du contraire, il y a suffisamment de bois chez nous pour tout le monde. Une forêt, ça peut se gérer intelligemment et rentablement. Les problèmes de déforestation en forêt équatoriale n'ont pas intégralement leur source chez nous, mais dans les pays asiatiques : je n'ai plus les chiffres en tête, mais la consommation de baguettes à la place de nos bonnes fourchettes représente la majorité absolue de la surconsommation (par tradition, les baguettes ne servent qu'une fois, et ils sont nombreux...).
Luc a écrit :
Le cp c'est bon pour faire un gabarit ou un fond de tiroir.
Mes fonds de tiroir, je les ai toujours fait en massif, libres de jouer dans leurs 3 rainures, et cloués à la traverse arrière...
Luc a écrit :
Mais j'ai appris en apprenant mon métier que le bois doit recevoir le même traitement de chaque côté pour conserver un équilibre de tension. Est-ce vrai pour le CP ?
Oui, absolument !
En ébénisterie, lorsque l'on plaque du CP, avec un joli décor en parement (marqueterie, frisage, etc.), on "contrebalance" systématiquement par un placage en contre-parement. On élimine ainsi pas mal de chutes laissées par le décor du parement, en général assez gourmand... En menuiserie, lorsque l'on utilise du "Formica" (marque déposée), on fait de même.
D'ailleurs, si le CP a toujours un nombre impair de plis, c'est, déjà, pour supprimer tout risque de déformation.
Pour se convaincre de ce que je dis, il suffit simplement de prendre un bout de CP, en 5 par exemple, et d'y coller une bête feuille de papier sur une seule face (à la colle à tapisserie, qui humecte bien le papier). Après séchage, on peut se retrouver avec un arc de cercle assez impressionnant.
Luc a écrit :
Le peuplier était appelé autrefois "le chêne du pauvre". Sa durabilité dépend de la date d'abatage mais surtout du temps et du lieu de ressuyage. Sans echauffure, le peuplier se maintient longtemps (il m'est arrivé de demonter des lattis de toiture qui avait 250 ans et pas une piqure.) . Quand j'ai tronçonné la coque de mon premier bateau, le peuplier était comme je l'avais posé, y compris dans les fonds.
Oui, c'est là encore un gros problème : qui sait encore qu'un feuillu doit être abattu dans la lune décroissante de novembre, et les résineux dans la lune croissante de février ?...
Pour le peuplier vient se greffer un problème pratique supplémentaire : il pousse souvent dans des lieux humides, proches des cours ou plans d'eau, et ils ne sont accessibles, avec le matériel lourd d'aujourd'hui, qu'en juillet ou août...
Luc a écrit :
Le strip à 45 doit être plus difficile à mettre en oeuvre mais plus rigide, comme pour un voligeage sur toiture conique ou sphérique.
Oui, c'est ça. Quoique, pour un voligeage sur toiture conique, le fait de mettre les planches à 45° permet en plus de diminuer l'arc de courbure des planches, et donc permet de plus fortes épaisseurs, sans rupture.