bras de liaison en lamellé-collé

Discussions sur le bois, ses essences, les manières de le travailler..

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SVS
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Message non lu par SVS »

Application de la formule d'Alien :

Je travaille en mm et en daN (~kg-force).

Ton flotteur fait 70 litres. Application d'Archimède : il exerce donc au maximum une force de flottaison de 70daN. Il y a deux bras de liaison pour le soutenir, donc chacun doit pouvoir tenir 35daN (on est dans l'eau, donc on considère que les forces se répartissent régulièrement entre les deux bras, et que tu as placés ceux-ci symétriquement sur le flotteur).

Si a est le côté de la section carrée de chaque bras, on a :

1200mm x 35daN / 7.1daN/mm² x 0.2 (coef. sécurité max) = a³ / 6

Ce qui donne : a = 56mm.
En prenant un coefficient de sécurité de 0.5 (plus faible), on obtient a = 41mm.

Donc, confirmation, garantie sur facture, avec 45mm en lamellé, "ça passe". (Bon, mais pas trop de nœuds dans ton lamellé STP, sinon la garantie ne tient pas...)

A+

SVS
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YvonD
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Message non lu par YvonD »

@ Luc :

les bras de liaison ne sont pas des poutres rectilignes mais sont mises en forme pour rattraper en partie la différence de niveau entre la coque du
kayak et le flotteur. D'autre part je pense "intuitivement" toujours qu'il est nécessaire que l'ensemble doit garder de la souplesse pour absorber certaines contraintes, entre autre sur les liaisons coques/bras. Sinon oui une poutre sur champ serait bien sûr + rigide en appui mais on aurait alors une élasticité dans le sens longitudinal ce qui ne me semble pas souhaitable (mais je ne saurait dire pourquoi !). Et puis le robinier (ou le chêne) sont moins souples justement, lourds aussi pour le montage/démontage et le transport.

Tu as raison pour ce qui est de la qualité de la fixation au niveau des appuis, là j'ai juste quelques idées inspirées de ce qui existe sur les pirogues traditionnelles mais là c'est du PVC !

Pour rassurer les puristes du bois : si le concept me plait je passerai peut-être au "tout bois" un peu plus tard !

@SVS

tes messages sont toujours rassurants ... merci pour tes calculs !

@+
Lossamouil
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Message non lu par Lossamouil »

Bonjour !

Après quelques jours d'absence, je reprends ce fil en cours...
Deux petits détails qui ont, je pense, leur importance...
1- Qui dit kayak dit aviron. Qui dit pirogue à balancier dit voile. Si le mat est haubané sur le flotteur, il faut ajouter aux bras de liaison la charge engendrée par la tension de ces haubans. C'est le problème N°1 de tous les multicoques, et surtout les cata.
2- Les calculs effectués ci-dessus sont des calculs statiques (poussée d'Archimède sur le flotteur, bras de levier, moment de flexion, etc.). Or, il se trouve qu'un bateau, ça flotte et ça bouge. Donc, on ne reste plus en statique, mais on passe en dynamique. Ça veut dire que les vagues, les coups de vents, les mouvements des personnes à bord, etc. vont engendrer des charges qui peuvent vite devenir énormes, mais qui peuvent se calculer, si on connait, au départ, les forces, leur direction, leur intensité, et leur vitesse. C'est un peu comme un marteau : en soi, c'est pas très lourd, mais en cognant fort avec un bon élan, on peut enfoncer le clou de charpentier... Maintenant, pour calculer ça dans le cas de figure présent...
En conclusion, peut être, on peut dire que les marges de sécurité établies plus haut ne sont plus tout à fait aussi larges...
Bon courage !...
Voire, mais nous eûmes soif !...
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SVS
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Message non lu par SVS »

Lossamouil a écrit : 1- Qui dit kayak dit aviron. Qui dit pirogue à balancier dit voile. Si le mat est haubané sur le flotteur, il faut ajouter aux bras de liaison la charge engendrée par la tension de ces haubans. C'est le problème N°1 de tous les multicoques, et surtout les cata.
Pas tout à fait. Sur un prao, lorsque le flotteur est sous le vent, l'éventuel hauban est totalement détendu. Lorsque le flotteur est au vent, le hauban le soulève, sans intervention de la poutre de liaison. Le catamaran est une autre bestiole : le mat exerce une poussée (forte) sur le milieu du bras et le hauban au vent une force de traction. Cette dernière s'exerce dans le sens de la flottaison, et donc allège d'autant l'effort sur le bras. C'est la première force, en compression, qui pose problème.
Lossamouil a écrit : 2- Les calculs effectués ci-dessus sont des calculs statiques (poussée d'Archimède sur le flotteur, bras de levier, moment de flexion, etc.). Or, il se trouve qu'un bateau, ça flotte et ça bouge. Donc, on ne reste plus en statique, mais on passe en dynamique. Ça veut dire que les vagues, les coups de vents, les mouvements des personnes à bord, etc. vont engendrer des charges qui peuvent vite devenir énormes, mais qui peuvent se calculer, si on connait, au départ, les forces, leur direction, leur intensité, et leur vitesse. C'est un peu comme un marteau : en soi, c'est pas très lourd, mais en cognant fort avec un bon élan, on peut enfoncer le clou de charpentier... Maintenant, pour calculer ça dans le cas de figure présent...
En conclusion, peut être, on peut dire que les marges de sécurité établies plus haut ne sont plus tout à fait aussi larges...
Absolument ! C'est bien pour ça qu'on prend un facteur dit "de sécurité" de 2 à 5. D'après les calculs ci-dessus, celui d'YvonD tourne autour de 5 (45 mm de côté de section en lamellé-collé "valent" 56 mm de bois massif).

Ça n'empêche pas d'être prudent et de mettre le bateau sous contrainte...graduellement !

Il faut surtout vérifier que les forces sont convenablement distribuées dans la structure, et qu'on ne forme pas de "point dur" avec par exemple des liaisons trop rigides entre la coque et les bras de liaison. Mébon, sur un petit prao, il ne faut pas non plus se mettre martel en tête.

A+

SVS
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SVS a écrit : Ça n'empêche pas d'être prudent et de mettre le bateau sous contrainte...graduellement !
C'est clair : c'est ce que j'ai fait pour ma vergue, ma bôme et mont mât, le tout ayant été conçu pifométriquement.
Mmmh, tu vois, Tuco, le monde se divise en deux catégories : Ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses... An-y-An-y-An...Ouin, Ouin, Ouin...
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Message non lu par YvonD »

SVS a écrit : Il faut surtout vérifier que les forces sont convenablement distribuées dans la structure, et qu'on ne forme pas de "point dur" avec par exemple des liaisons trop rigides entre la coque et les bras de liaison.
C'est certainement pour cela que les liaisons des pirogues à balancier contemporaines sont souvent encore réalisées avec des cordages (avant ils n'avaient pas trop le choix !).
C'est aussi pour cela que je pensais qu'il fallait garder à l'ensemble une certaine "souplesse".

Mais finalement je viens de m'apercevoir que mes lattes ne font pas 9mm mais 10mm !!! donc je devrais avoir une bonne marge de sécurité mais moins d'élasticité :(
Lossamouil a écrit:

Qui dit kayak dit aviron (pagaie !). Qui dit pirogue à balancier dit voile. Si le mat est haubané sur le flotteur, il faut ajouter aux bras de liaison la charge engendrée par la tension de ces haubans. C'est le problème N°1 de tous les multicoques, et surtout les cata.

Mon mat n'est pas haubané mais juste enquillé dans un étambrai et une goupille le fixe dans un rail pris dans de la résine (pied de mat).Il sera toujours temps de tirer un étai et des haubans si le besoin s'en fait sentir car comme le dit SVS : "ça n'empêche pas d'être prudent et de mettre le bateau sous contrainte...graduellement ! "

Enfin la voile n'est pas une bête de course ! Un gréement inspiré des voiles "pince de crabe" : un mat court, deux vergues en bambou dont une est dans le prolongement du mat, une voile de 4,5m2 transfilée sur les espars.
daniel8010
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Message non lu par daniel8010 »

j'avais ca dans mes favoris

http://www.arwenmarine.com/BateauxSailRig.html

ca peut correspondre?

cordialement
daniel
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YvonD
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Message non lu par YvonD »

daniel8010 a écrit :j'avais ca dans mes favoris
http://www.arwenmarine.com/BateauxSailRig.html
ca peut correspondre?
coedialement
daniel
pas tout à fait, ça c'est presque devenu un classique, réalisé sur la base d'un kayak très fin et plutôt performant ... et c'est un trimaran.

Mon truc à moi c'est une base de kayak plutôt genre "péniche", un concept un peu raté et dont la production s'est très vite arrêtée. C'est un Nautiraid en fibre calqué sur leurs fameux kayaks démontables en structure bois ou alu + entoilage.
Mon choix avait été dicté par mon désir de pouvoir dormir dedans et sa capacité de chargement ... mais même si sa largeur est plutôt conséquente (90cm au + large) mes épaules ont du mal à se faufiler dans l'hiloire ... et ça fait un peu cercueil !

Le résultat est une embarcation assez lourde (40kg), pas très manoeuvrable malgré un gouvernail donc peu indiquée pour les rivières qui bougent un peu, quant aux virées en mer son fond plat fait que ça passe mal dans le clapot.

D'où mon idée de lui mettre un moteur (voile) et de pouvoir éventuellement
bivouaquer sur sa trampoline, donc le choix du Prao. Mais bien sûr tout cela démontable facilement pour pouvoir continuer à l'utiliser dans sa forme d'origine. Poussé par un courant ce n'est quand même pas si mal !

La semaine prochaine nous partons par exemple "explorer" les bords du Cher et de la Loire pendant 8 jours et si la météo nous laisse un peu de répit ça devrait quand même être sympathique ...

https://picasaweb.google.com/lh/photo/v ... directlink
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